(1958-2013)
 I
D’un coup de cymbale le soleil
 hurle sa joie au vendangeur
dans des bosquets de fin du monde. II
Parmi l’orchestre du paysage
ton Visage
       cette déchirure
et une raffale, un coup de marteau
dans les os
        de celui qui voyage. III
Dans la forêt violente
comme un essaim d’abeilles en feu,
il y a des arbres inconnus des arbres nus
qui cachent et tourmentent
ton Visage.
(O! la cire et la cendre lumineuse
de leur feuillage!) IV
Loin du paon et du lilas trahi
a son tour le Heron
vole en rond
et plonge dans la nuit accablante
qui siffle dans ses os
pour mettre feu a son plumage.
V
Rien n’est plus digne d’etre reelle
ne peuple davantage la fragilite du monde
qu’une petite fille qui joue toute seule
a la marelle
fredonnant sa ritournelle, plus belle
que les étoiles et plus belle
que l’Univers qui l’achemine
seconde apres seconde
vers la minute profonde
de sa mort a elle.